Meursault, visage de l’énigme
Benjamin Voisin incarne Meursault avec une intensité glacée. Son visage, souvent filmé en gros plan, devient le théâtre d’une intériorité insondable. Ozon choisit de ne pas moderniser le récit, mais de le styliser : lumière blanche, décors minimalistes, et une bande-son presque absente, comme pour mieux laisser résonner le vide existentiel.
Rebecca Marder, Swann Arlaud, Denis Lavant et Pierre Lotin complètent ce casting, chacun apportant une nuance à l’univers camusien : désir, violence, absurdité, loi.
Rebecca Marder, Swann Arlaud, Denis Lavant et Pierre Lotin complètent ce casting, chacun apportant une nuance à l’univers camusien : désir, violence, absurdité, loi.
Une adaptation fidèle mais libre
Le film ne cherche pas à illustrer le roman, mais à en capter l’essence. Ozon, qui signe également le scénario, s’empare du texte avec respect et audace. Les dialogues sont épurés, les silences prolongés, et la narration suit le rythme intérieur du personnage principal. Le meurtre sur la plage, moment pivot du récit, est filmé sans effet spectaculaire, presque comme une fatalité.
Camus, toujours actuel
Dans un monde où les repères vacillent, L’Étranger résonne avec une force nouvelle. Le film interroge notre rapport à la norme, à la morale, à la vérité. Meursault ne joue pas le jeu social, et c’est cette étrangeté qui le condamne. Ozon en fait un miroir de notre époque : celle des jugements rapides, des émotions codifiées, et des existences en quête de sens.
Titre : L’Étranger Réalisateur : François Ozon D’après : le roman d’Albert Camus Interprètes : Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lotin, Denis Lavant, Swann Arlaud Festival : 32e Mostra de Venise Production : Eric Neve, Michèle Halberstadt, Laurent Pétin

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