Une trajectoire intérieure
Le sous-titre du film, La naissance d’un honnête homme, annonce la couleur : ici, Jean Valjean n’est pas encore le maire respecté ou le père adoptif de Cosette. Il est un ancien forçat, marqué au fer rouge, en quête de sens et de dignité. Grégory Gadebois incarne ce Valjean avec une intensité brute, presque animale, que le film sculpte peu à peu en humanité. Son regard, lourd de silence, devient le fil conducteur d’un récit où chaque geste compte.
Un casting au service de l’émotion
Autour de Gadebois, Éric Besnard réunit un quatuor d’acteurs qui jouent la partition avec justesse :
- Bernard Campan, en évêque Bienvenu, offre une présence lumineuse, pivot moral du récit.
- Alexandra Lamy et Isabelle Carré incarnent deux figures féminines contrastées, entre compassion et défiance, qui confrontent Valjean à ses propres limites.
Une mise en scène sobre et incarnée
Besnard opte pour une esthétique épurée : décors naturels, lumière tamisée, costumes d’époque sans ostentation. Le ciel nuageux et les bâtisses austères deviennent les témoins muets de la transformation intérieure du personnage. La caméra, souvent proche des visages, capte les frémissements de l’âme plus que les grands mouvements de l’histoire.
Une adaptation ciblée et assumée
Plutôt que de courir après l’intégralité du roman, le film choisit de se concentrer sur un moment-clé : celui où Valjean, confronté à la bonté de l’évêque, décide de changer. Ce choix narratif donne au film une force rare, celle de l’épure. On ne cherche pas à tout dire, mais à dire juste.

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