Soirée cinéma : Andy Goldsworthy

« Lorsque j’ai commencé à travailler dehors, je me suis roulé dans l’eau, je me suis couvert de boue, j’ai marché pieds nus, je me suis levé avec l’aube. »
Andy Goldsworthy

Les doigts gelés par le froid, pressé par le soleil levant, l’homme casse de petits tronçons de stalactite et les assemble avec un peu de salive en un long serpentin de glace suspendu. Puis vient l’attente, longue, incertaine, et enfin, un petit miracle qui se produit lorsque le serpentin, traversé de rais de soleil, s’illumine.
Thomas Riedelsheimer a passé plusieurs mois à suivre l’artiste de land art Andy Goldsworthy et l’a filmé dans quatre pays - de l’Écosse, où vit l’artiste, au Canada, en passant par l’État de New- York et la France - et au cours des quatre saisons.
Par un patient travail d’observation, il nous offre à voir l’artiste, mais surtout le processus de création lui-même et le lent déploiement des œuvres. Voyage dans le temps et dans l’espace, ce film est une expérience sensorielle, une invitation à se laisser surprendre par la nature.
Biographie :
Andy Goldsworthy est un artiste britannique, né dans le Cheshire le 26 juillet 1956.Retour ligne automatique
Il travaille généralement en plein air, avec des matériaux trouvés sur place, bien qu’il ait réalisé à l’occasion certaines œuvres à l’intérieur de bâtiments, musées ou galeries (par exemple, le mur d’argile à Digne). Il utilise quasi-exclusivement des matériaux ou objets naturels (neige, glace, feuilles d’arbres, tiges, galets, fleurs, etc.) pour ses œuvres.
À l’instar de nombreux artistes du Land art, Andy Goldsworthy considère ses œuvres comme de l’art éphémère, le temps de dégradation pouvant varier de quelques secondes à plusieurs années : sculptures de glace qui ne durent qu’une saison, sculptures de sable sur une plage disparaissant à la première marée, constructions de pierre ou de métal qui ne subissent qu’une entropie naturelle.
La photographie joue un rôle crucial dans son art. Goldsworthy conserve les traces de ses œuvres au moyen d’épreuves photographiques en couleur dont beaucoup sont accompagnées d’un titre sous forme de légende expliquant la genèse de l’œuvre. « Chaque œuvre pousse, subsiste, se dégrade — composantes intégrales d’un cycle que le photographe montre à leur point culminant, balisant le moment où l’œuvre est la plus vivante. Il y a une intensité dans une œuvre à son sommet qui j’espère s’exprime dans l’image. L’évolution et le délabrement sont implicites ». AG